LE CETIM VOUS APPELLE A VOTER NON LE 30 NOVEMBRE A L’INITIATIVE ECOPOP, UNE INITIATIVE NEO-COLONIALISTE
L’initiative ECOPOP comporte deux volets : le premier, dont on parle le plus dans le débat public, est celui qui vise à limiter l’immigration en Suisse au nom de la « préservation durable des ressources naturelles ». Les initiants prétendent lutter contre le bétonnage du pays, la dégradation de l’environnement et la surcharge des infrastructures, mais leur initiative fait croire que ces problèmes sont causés par l’immigration, et qu’il suffirait de limiter le nombre de migrant-e-s pour les résoudre ! Cela est évidemment absurde, et cette initiative, bien que ses promoteurs s’en défendent, ne fait que s’inscrire dans la longue liste des initiatives xénophobes qui se sont succédées en Suisse depuis les années 1970, faisant des migrants les boucs émissaires de tous les problèmes environnementaux et sociaux que rencontre la population en Suisse, au lieu de mettre en cause le modèle de développement et de consommation dominant.
Le second volet de cette initiative, sur lequel le CETIM souhaite attirer votre attention, est celui qui propose de consacrer 10% du budget annuel de l’aide publique au développement, « au financement de mesures visant à encourager la planification familiale volontaire » dans les pays du Sud. Ce faisant, ce serait une somme de l’ordre de 150 millions de francs qui serait soustraite aux programmes d’aide au développement, pour les consacrer à la planification familiale !
En tant qu’association qui œuvre pour la promotion des droits économiques, sociaux et culturels et contre le « maldéveloppement », le CETIM ne peut que s’insurger contre cette vision néo-colonialiste de « l’aide au développement ».
Il a été largement démontré depuis longtemps que la baisse du taux de natalité ne dépendait pas de la distribution de moyens contraceptifs, mais bien de la diminution de la pauvreté, de l’éducation des jeunes filles, de l’émancipation des femmes, de l’amélioration des soins de santé. De plus, les droits sexuels et reproductifs, qui incluent le droit des femmes de décider elles-mêmes si, quand et combien d’enfants elles veulent avoir, font partie des droits humains fondamentaux. Isoler la planification familiale du contexte global du droit à la santé reproductive, comme le fait l’initiative ECOPOP, est contre-productif et relève d’une vision rétrograde et néo-colonialiste du problème, consistant à s’attaquer aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté, et à promouvoir le contrôle des naissances « ailleurs » (dans les pays du Sud), comme si la destruction des ressources naturelles était le fait des habitants des pays dits pauvres et non du modèle capitaliste dominant.
Pour toutes ces raisons, nous vous appelons à voter et à faire voter non à cette initiative le 30 novembre prochain.
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