La campagne contre l’initiative sur les renvois et son contre-projet a été menée à Genève par la Coordination contre l’exclusion et la xénophobie – Stopexclusion. Le peuple suisse a finalement accepté le 28 novembre 2010 à 52,9 % l’initiative de l’UDC. Dans le canton de Genève et dans le reste de la Suisse romande (hormis le Valais) toutefois, initiative et contre-projet ont été rejetés par une majorité du peuple.
28 novembre 2010
La Suisse doit relever la tête !
La Coordination contre l’Exclusion et la Xénophobie (StopExclusion) salue le vote raisonnable et sensé de la population genevoise, mais prend acte du choix malheureux du Peuple suisse. Elle reste persuadée de la nécessité de lutter pour une information objective et contre les manipulations populistes et xénophobes.
Le vote genevois, grâce à une campagne aux modestes moyens, mais soutenue par une engagement sans faille, le démontre : l’instrumentalisation des angoisses, exploitée sans scrupules par nos opposants, n’a pas eu de prise sur la majorité de la population de notre canton.
Cependant, le vote au niveau fédéral est clair : la Suisse sera désormais dotée d’une Constitution fédérale dans laquelle est inscrit noir sur blanc le principe de discrimination entre nationaux et étrangers. Le Droit devra être ainsi appliqué de manière différente en fonction de l’origine du passeport des justiciables.
La Coordination contre l’Exclusion et la Xénophobie se refuse à considérer le résultat de ce vote comme une fatalité. Elle garde l’espoir d’une Suisse intègre, non- discriminante et sachant respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains. Elle déplore cependant l’attitude de la majorité des chambres fédérales, laquelle, reprenant à son compte les thèses xénophobes d’un certain parti politique, s’est bornée à rédiger un contre-projet reprenant les mêmes mesures discriminatoires que celles contenues dans l’initiative.
Elle garde l’espoir, aussi, d’une classe politique qui sache reconnaître où sont les véritables problèmes que rencontre notre pays, soit la paupérisation galopante d’une partie de la population, la précarisation de l’emploi, les inégalités sociales et économiques croissantes, la cherté et la rareté du logement, une classe politique qui s’attèle à apporter une véritable réponse à ces préoccupations fondées.
Après une décennie passée à faire croire aux citoyens que l’Étranger est la cause de tous leurs problèmes, nous gardons l’espoir que nos dirigeants sauront prendre le taureau par les cornes et permettre aux Suissesses et aux Suisses de voter en toute connaissance de cause. La Coordination contre l’Exclusion et la Xénophobie appelle de ses vœux une véritable politique d’éducation à la citoyenneté pilotée tant au niveau fédéral que dans le respect des particularités des différentes régions culturelles.
La Coordination contre l’Exclusion et la Xénophobie restera toujours mobilisée pour lutter contre les discriminations et les discours haineux. Elle ne pourra arrêter ses travaux que le jour où l’humain, quelles que soient sa provenance, sa couleur de peau ou la consonance de son nom sera traité par les autorités indifféremment de ses semblables, dans le respect des engagements internationaux de la Confédération en matière de droits humains.
Elle appelle toutes celles et tous ceux, choqués et révoltés par ce résultat sommes toutes connu d’avance à la rejoindre et à se faire entendre. Elle les invite à parler de leurs convictions avec leur famille, leurs voisins, leurs amis, leurs collègues. Elle les enjoint à promouvoir et à proclamer les valeurs indispensables à un vivre ensemble de qualité dans notre pays. Elle remercie, enfin, toutes celles et tous ceux qui ont soutenu le 2xNON au cours d’une campagne aux modestes moyens.
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