«Les cantons sont favorables à la révision», selon les directeurs de justice et police, dont Pierre Maudet. Or l’exécutif genevois n’a pas pris position.
Article de Rachad Armanios paru dans Le Courrier le 25 mai 2013. Cliquez ici pour lire l’article sur le site du Courrier.
Le conseiller d’Etat Pierre Maudet a défendu la réforme de l’asile, hier à Berne, lors d’une conférence de presse des directeurs cantonaux de justice et police visant à montrer l’unité des cantons derrière la révision. Le magistrat genevois a, selon l’ATS, estimé que «la réforme va aussi améliorer la sécurité et l’ordre public». Il a rappelé que Genève était prêt à accueillir un centre pour requérants récalcitrants. Problème: si ce dernier point est juste, «le Conseil d’Etat genevois n’a pas émis de position dans cette votation. Il se prononce sur des objets fédéraux uniquement quand ils ont une importance majeure pour Genève», rectifie le président du gouvernement cantonal Charles Beer.
En réalité, «l’exécutif est divisé sur cette votation». Or les interventions de M. Maudet, actif dans cette campagne, pourraient laisser penser qu’il émet l’avis du Conseil d’Etat.
«J’ai signé le référendum et je vais voter non, déclare Charles Beer. Je déplore la restriction permanente des droits des requérants, comme si les problèmes étaient dus à la situation de l’asile. C’est malsain, car ils proviennent en réalité d’une mauvaise organisation. Il suffirait d’appliquer correctement les dispositions actuelles pour faire face à la situation, y compris pour respecter des délais de traitement satisfaisants.»
A Genève, l’utilisation du dispositif d’hébergement des requérants ne satisfait pas M. Beer: la répartition des adultes, des familles, des personnes en procédure pénale ou en détention administrative n’est pas claire, estime-t-il. Surtout, le chef de l’Instruction publique s’inquiète des conditions «indignes» réservées aux enfants et aux familles: promiscuité, locaux inadaptés, bagarres, nourriture insuffisante… Une task force a d’ailleurs été mise sur pied pour résoudre ces problèmes.
Pour sa part, Pierre Maudet nous fait savoir qu’à Berne, hier, il s’est exprimé «au titre de conseiller d’Etat genevois en charge de la Sécurité», en intervenant sur le point précis du soutien du gouvernement genevois à l’idée d’un centre pour récalcitrants. Le communiqué de presse de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police titre toutefois sur l’unité «des cantons» derrière la réforme. Sur le site de l’organisation, un résumé de l’intervention de M. Maudet montre aussi qu’il a soutenu la révision bien au-delà de la seule question des centres pour récalcitrants.
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