Texte de Claude Braun du 24 avril 2013
Ces derniers jours, le président du PDC, Christoph Darbellay, a relancé une vieille idée du chef de la police jurassienne Olivier Guéniat. Les propos de M. le Président n’étaient pas tenus à la table ronde d’un café mais pendant la séance du Conseil national à Berne. L’idée était même retenue par une majorité de la basse chambre. La proposition est que tous les requérants d’asile d’origine nord-africaine doivent se soumettre à un contrôle automatique de leur ADN, et ceci à cause du soi-disant potentiel criminel de ces étrangers. Qu’une idée aussi farfelue que scandaleuse vienne d’un responsable de police est encore compréhensible. Celui-ci a comme charge suprême la traque de criminels. Qu’il pense à toutes possibilités d’intervention, aussi préventive, fait peut-être partie de son job. Je n’attends pas forcément d’un policier qu’il ait de grandes connaissances ou compétences juridiques. Halte – au voleur ! Le cri d’alarme qui retentit avant que la caisse soit dérobée. Normal me direz-vous.
Mais par contre, que le président d’un parti, de dénomination chrétienne de surplus, s’aventure sur le même terrain, m’ahurit. Les « gauchistes » de la Conférence des directeurs cantonaux de Justice et Police avaient estimé que cette mesure « ne serait ni efficace (…) ni vraisemblablement conforme à notre Constitution ». Et Martine Brunschwig Graf, la présidente de la Commission fédérale contre le racisme renchérit : « Oui, c’est discriminatoire à l’égard de groupes que l’on désigne comme potentiellement coupables de comportements délictueux ou criminels. » Le Conseil fédéral aurait aussi marqué son opposition à cette mesure.
Pourquoi le Président d’un parti du centre s’aventure-il dans les eaux troubles du populisme et de la xénophobie où les requins de l’UDC tournent déjà ? Il y a de forte chance qu’il se fasse manger tout cru dans ce bassin. Alors pour son bien et le nôtre, un conseil : Président, démission !
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