Communiqué de presse: Le comité pour le NON lance sa campagne de votation
Avec la conférence de presse d’aujourd’hui, les représentants et représentantes du comité pour un NON au durcissement de la loi sur l’asile ont lancé leur campagne de votation. Le comité s’oppose à l’hystérie permanente dans le domaine de l’asile et la méfiance systématique envers les personnes réfugiées.
Berne, le 8 avril 2013
Les mesures de durcissement qui seront soumises au vote le 9 juin prochain ont été pour la plupart élaborées et mises en place depuis 2006, alors que Christoph Blocher était à la tête du Département fédéral de justice et police (DFJP). Il est scandaleux que six années plus tard, le Parlement ait fait passer ces modifications en mesures urgentes. D’autant plus que les droits populaires se retrouvent court-circuités par cet arrêté fédéral urgent. Il n’existe à nos yeux qu’une seule urgence aujourd’hui : celle de cesser le démantèlement constant du droit d’asile sous la pression de la droite populiste.
Distorsion des perceptions, images falsifiées: « PAS QUESTION! »
Les promoteurs du durcissement essayent de semer la panique en méconnaissance de cause. Celles et ceux qui en paient les frais sont des femmes et des hommes dont le besoin de protection devrait aller de soi. Les personnes persécutées ne peuvent dorénavant plus déposer une demande d’asile dans les ambassades suisse à l’étranger. Cette mesure touche les plus fragiles parmi les réfugié-e-s qui ont besoin de protection : les femmes et les enfants, les obligeant ainsi à choisir l’illégalité et à entrer en contact avec les passeurs pour fuir de leur pays. De plus, les voyages par la mer se terminent trop souvent par la mort de ces hommes, ces femmes et ces enfants. La suppression de la désertion comme motif d’asile donne une image fausse de ces personnes : en Syrie et en Erythrée, elles risquent l’emprisonnement, la torture et même la mort. La création de centres pour récalcitrants est basée sur la même stigmatisation hystérique. Le Code pénal suisse sert à punir et à définir les peines applicables de la même manière à toute personne (Suisse ou étrangère) qui commet des délits. Créer de nouvelles lois pour une infime minorité de la population est inutile et absurde. « De mouches, on fait des éléphants. Et le résultat est que des êtres humains sont punis de façon disproportionnée et que des personnes qui ont besoin de protection ne peuvent plus fuir devant la torture et la mort » commente Andreas Lustenberger, co-président des Jeunes Verts suisses.
Accélération des procédures comme prétexte :
Les durcissements sont légitimés par une soi-disante nécessité d’accélération des procédures d’asile. Par ailleurs, la phase de test qui est également introduite n’est aucunement nécessaire pour atteindre ce but. En effet, la diminution des délais de recours de 30 à 10 jours stipulée dans cette phase n’accélère pas mais durcit la loi. De fait, il existe aujourd’hui déjà des possibilités pour diminuer la longueur des procédures. Melanie Aebli, des Juristes démocrates suisses (JDS), le formule ainsi : « L’Office des Migrations fait traîner les demandes d’asile pourtant légitimes. Si celles-ci étaient traitées de façon rapide et efficace, nous assisterions à un désengorgement automatique des procédures en suspens. Or, le traitement prioritaire de ces demandes n’est explicitement pas voulu, par crainte d’attirer des demandes supplémentaires. Prétendre que l’accélération serait dans l’intérêt des réfugié-e-s est hypocrite. »
La méfiance envers les réfugié-e-s, telle qu’elle a été propagée et mise en œuvre par la droite populiste pendant ces 15 dernières années, domine la politique d’asile en Suisse. Or, les requérant-e-s représentent à peine 0,5 % de la population. Il s’agit d’êtres humains en quête de protection. Octroyer cette aide devrait redevenir naturel et non plus être perçu comme un soutien à des prétendus abus. « Si je vote OUI le 9 juin, je ferai du tort à des hommes et des femmes; si je vote NON, je les aiderai. Accorder cette protection va de soi pour moi. Et si je suis ridiculisé comme « Gutmensch » ou « idéaliste bien-pensant », je réponds que je suis fier de l’être. Et je pense que la plupart des Suisses partagent mon avis » explique Moreno Casasola de Solidarité sans frontières. Il ajoute: « Nous devons arrêter de nous justifier parce que nous aidons des gens. Au contraire, ceci devrait être la normalité. Tout le monde y gagnerait ». La votation du 9 juin pose des questions qui vont loin au-delà des changements de lois stipulés.
Le comité « Votez NON le 9 juin » est soutenu par plus de 90 organisations, partis politiques et syndicats de toute la Suisse.
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